Bonjour,

Je m’appelle Odile Hameau. Grâce à l'AMAP, je suis installée en maraîchage depuis Mai 2004.

Ma rencontre avec cette démarche a été un « flash », comme une évidence pour la suite de ma vie car je ne pouvais pas travailler ainsi sans m’impliquer totalement. Vous avez bien sûr le côté travail de la Terre (cf. la Charte des AMAP), la culture de bons légumes et de fruits. Ce qui m’a séduite, c'est la relation, l’échange, l’entraide, le partenariat et la compréhension des familles adhérentes que l’on dit « consom’actrices ». Elles le sont et que j'en suis également...


J’ai été 4 ans ½ cotisant solidaire - statut minime à la MSA donnant que très peu de droits ! - et depuis Avril 2008, je suis passée agricultrice car j’ai enfin la Surface Minimum d’Installation exigée par la MSA.


Après les cinq premières années où le gros de l’investissement a été fait, je peux espérer que mon Potager me récompense de tout ce labeur que j’ai déjà prodigué. Ceci bien sûr en optant sur l’idée que nous ayons des saisons plus agréables, mais voilà, elle a bien mal notre Terre. Elle se rebiffe et nous donne du « fil à retordre ». Alors ce qu’il nous faut à tous, c’est une bonne alimentation, une bonne Santé et de la chaleur humaine... Voilà, au Potager Balmontin, comme dans toute Amap, l’idée c’est cela.


Je vous laisse découvrir dans le blog quelques infos.
Portez vous bien. Odile Hameau

jeudi 18 novembre 2010

La grande distribution pompe les AMAP

Manger local et aider les petits producteurs c'est le principe des AMAP, plébiscitées par de nombreux consommateurs. Y voyant un intérêt certain, plusieurs enseignes de grande distribution reprennent le principe et s'associent avec des exploitants afin de proposer leurs produits dans leur supermarché tout en les rétribuant correctement. L'initiative est lancée et a le mérite d'exister.

On entend de plus en plus parler du mouvement « locavore », ces personnes qui achètent et consomment des produits de saison cultivés localement (dans un rayon de 200 km maximum). Née aux États-Unis en 2005, cette démarche part d’un désir de protection de l’environnement, de qualité du produit et de mise en valeur des petits producteurs. Jusqu’à présent, il fallait passer par des associations consommateurs/producteurs pour se fournir, comme les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) qui fleurissent un peu partout en France. La vente des produits s’effectue directement du producteur au consommateur, permettant ainsi d’assurer la pérennité de l’exploitation.

Ce mouvement qui prend de l’ampleur n’a donc pas échappé à la grande distribution, toujours en quête de nouveaux marchés. Pourtant, elle est régulièrement montrée du doigt et désignée comme responsable du déclin et de l’appauvrissement des agriculteurs. L’enseigne Carrefour vient cependant de mettre en place un partenariat avec Le Petit Producteur et son réseau de producteurs et éleveurs affiliés afin de proposer aux consommateurs des produits cultivés à moins de 30 km de ses magasins et répertoriés sous l’étiquette « Direct Producteur ». Ainsi le client aurait non seulement la garantie d’avoir à sa disposition (photo du producteur à l’appui) des produits frais de saison et de qualité, mais aussi de permettre aux producteurs d’obtenir des revenus minimaux et réguliers. L’offre est pour l’instant limitée à quelques hypermarchés en région PACA et en Bretagne, en attendant une possible généralisation si l’engouement est au rendez-vous. A noter que Le Petit Producteur a reçu le soutien du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture de de la Pêche pour son initiative.

Huit magasins Intermarché de la Creuse se sont également engagés auprès du syndicat Jeunes Agriculteurs à ne proposer sur leurs étals que de la viande bovine issues des élevages départementaux, et ce pendant un an. Les achats de viande (de race charolaise et limousine) se feront à travers l’entreprise SVA, habituel fournisseur des Mousquetaires, qui négociera avec les éleveurs creusois. Pour Serge Estival, le représentant des Mousquetaires pour la Creuse et propriétaire d’Intermarché à Auzances, les éleveurs en difficulté doivent être aidés, surtout lorsqu’ils sont également ses clients ! La hausse de tarif pour le client devrait rester modeste, de l’ordre de 2 à 4%, et désormais, le consommateur creusois pourra consommer de la viande creusoise. Cependant, si les résultats en terme de chiffre d’affaire ne sont pas au rendez-vous, cette initiative sera abandonnée. Le syndicat départemental Jeunes Agriculteurs envisage malgré tout d’étendre ce type d’accord à la restauration collective gérée par les collectivités locales et à d’autres productions avec la grande distribution. Une initiative qui mériterait d’être copiée !

Autre preuve que les locavores ont le vent en poupe, une épicerie leur est désormais dédiée en plein Paris, là où pourtant les produits du terroir sont surpassés par l’abondance de produits venant du monde entier. Une épicerie qui ne vend que du « made in Ile-de-France », l’occasion pour les consommateurs de redécouvrir leurs producteurs et leurs spécialités locales. Une initiative qui fait également des heureux chez les touristes, puisqu’ils y retrouvent ainsi des produits locaux, à la provenance garantie.
Pour ceux qui souhaiteraient se mettre à ce mode de consommation responsable, le ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture de de la Pêche édite le Guide des produits de saison – Achetez sain, achetez malin de Marie-Christine Domange-Lefebvre. Ce guide permet de retrouver les régions, saisons de production et histoires de 170 aliments ainsi qu’une mine de conseils pratiques, d’astuces de chefs et d’anecdotes. Une démarche intéressante, qui devrait aider les consommateurs à retrouver certaines valeurs, notamment en ce qui concerne l’origine des produits et leur période de production. Et leur éviter également quelques-uns des pièges tendus par la grande distribution et les industriels de l’agroalimentaire.

Si les initiatives de ce genre restent encore trop peu nombreuses, malgré la prise en main du sujet par l’État, elles ont le mérite d’exister. Les consommateurs sont de plus en plus exigeants, ils souhaitent être informés sur ce qu’ils achètent, demandent plus de choix et plus de proximité. Commerçants, du plus petit au plus grand, vous savez ce qu’il vous reste à faire !